Bonheur ≠ Bien-être : Trouver ce qui nous épanouit vraiment
Il y a quelques années, après une journée harassante, je me suis affalé sur mon canapé avec un bon film et une tablette de chocolat. À cet instant précis, j’ai ressenti une sensation de bien-être indéniable : la douceur du moment, le réconfort du sucre, la chaleur de mon plaid. Mais une heure plus tard, lorsque le film s'est terminé et que la dernière bouchée avait fondu sur ma langue, une autre sensation m'a envahi : un vide. J'étais apaisé, mais pas heureux. Ce jour-là, j’ai commencé à comprendre la différence essentielle entre le bien-être et le bonheur.
Le bien-être : un état fugace
Le bien-être est une sensation agréable, un état de confort physique ou émotionnel. Il peut être provoqué par des plaisirs immédiats : un bon repas, un massage, une promenade ensoleillée. Ces instants de bien-être sont nécessaires, ils nous offrent du répit dans le tumulte du quotidien. Mais ils sont aussi éphémères : la faim revient, le stress réapparaît, la fatigue s’accumule.
Nos sociétés modernes nous incitent souvent à poursuivre le bien-être instantané : consommer pour se sentir mieux, chercher la distraction, multiplier les plaisirs sensoriels. Pourtant, cette quête perpétuelle du bien-être peut nous enfermer dans une boucle sans fin, nous éloignant de ce qui constitue le véritable bonheur. Comme le souligne Matthieu Ricard, moine bouddhiste et auteur de "Plaidoyer pour le bonheur" : "Le bonheur véritable est un état durable qui se manifeste lorsque nous avons une vision juste de la nature des choses."
Le bonheur : une construction sur le long terme
Contrairement au bien-être, le bonheur ne se résume pas à une sensation passagère. Il s’agit d’une construction intérieure, un état plus profond qui repose sur nos valeurs, nos choix et notre alignement avec ce qui nous tient à cœur.
Les recherches en psychologie positive, notamment celles de Martin Seligman, montrent que le bonheur durable repose sur plusieurs piliers :
Les relations humaines : un lien sincère avec les autres nourrit l’âme bien plus qu’un plaisir immédiat.
Le sens et la finalité : s’investir dans une cause qui nous dépasse procure une satisfaction bien plus profonde qu’un simple moment de confort.
L’engagement et le flow : être absorbé par une activité qui nous passionne génère un sentiment d’accomplissement durable.
La gratitude et l’optimisme : apprécier ce que l’on a déjà contribue à un bonheur plus stable.
Comme le souligne Sonja Lyubomirsky, chercheuse en psychologie du bonheur : "Environ 40 % de notre bonheur dépend de notre activité intentionnelle, des choix que nous faisons chaque jour." Ainsi, nos décisions et notre attitude jouent un rôle déterminant dans notre épanouissement à long terme.
Chercher ce qui nous épanouit vraiment
Si nous voulons construire un bonheur durable, nous devons nous interroger : qu’est-ce qui, au-delà des plaisirs immédiats, me nourrit profondément ? Quels sont les choix qui me permettent d’être en accord avec mes valeurs ?
Lorsque j’ai compris que mon bien-être fugace sur le canapé ne remplissait pas réellement mon besoin de bonheur, j’ai pris une décision : consacrer plus de temps à ce qui me fait grandir. J’ai repris l’écriture, une passion de longue date, et me suis engagé dans des associations où je me sentais utile. Ces choix n’ont pas toujours été synonymes de confort immédiat, mais ils m’ont apporté une satisfaction authentique et durable.
Le bien-être nous fait du bien sur l’instant, mais le bonheur se construit dans la durée. Et si nous arrêtions de courir après les sensations éphémères pour bâtir une vie réellement épanouissante ?